Homélie de la solennité de Marie, Mère de Dieu

mardi 02 janvier 2024

Par Le père Michel Desplanches - Recteur

À  cette époque de l’année commence la période des vœux. Nos bureaux se couvrent  de cartes  multicolores  appelant sur nous la santé, les joies familiales, la réussite professionnelle, bref le meilleur pour notre quotidien. Là où certains verront une habitude futile au bilan carbone sans doute répréhensible, d’autres se réjouiront de garder le contact avec tout un réseau de connaissances. Je remarque que, plus on avance en âge, plus on se souhaite une bonne santé… Tous ces vœux, s’ils sont certainement sincères , se briseront pourtant  immanquablement  sur les écueils que seront  les drames de notre vie personnelle et de la vie du monde… Pour éviter de tomber dans des banalités aussi vaines que stériles , l’Eglise en ce premier jour de l’année, nous invite à prier pour la paix. Un vœu pieux de plus, me direz-vous ? Non, car la paix est certainement le bien le plus précieux et elle dépend de chacun de nous. Les guerres qui explosent un peu partout dans le monde nous le rappellent chaque jour. La paix n’est pas une évidence et pour bâtir la paix sociale, il faut d’abord cultiver la paix intérieure. Tout part de là. On ne peut rien construire dans le désarroi, l’inquiétude ou la peur.

Chers amis mon premier vœu pour vous sera donc la paix intérieure, la paix fondée sur la foi. À une époque où l’on nous demande sans arrêt ce que change la foi dans notre vie, il nous faut répondre clairement: avoir foi en Dieu et en son Fils Jésus, c’est savoir que je suis aimé infiniment. Et cela change tout. À l’heure où l’isolement et la solitude marquent tant nos sociétés, le chrétien sait qu’il est aimé, inconditionnellement aimé, infiniment aimé.  Je vous souhaite cette foi inébranlable en l’amour personnel de Dieu, un amour  manifesté dans le Christ venu nous sauver du Mal et de la Mort. Nous ne sommes jamais abandonnés.

Commencer une année nouvelle, c’est aussi se préparer à vivre des étapes de l’existence : naissance, mariage, examen… Il s’agit donc de préparer demain. Pour autant, nous ne savons pas de quoi 2024 sera faite et nous pouvons déjà prédire que beaucoup de nos vœux seront souvent déçus. Comment donc, comme chrétiens, aborder l’inconnu de l’année nouvelle ? Avec «une espérance qui ne déçoit pas.» Et mon deuxième vœu pour vous sera l’espérance. Il ne s’agit pas d’être optimistes ! Saint Paul écrit aux Romains en leur rappelant que «l’espérance ne déçoit pas parce que l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs. » L’espérance ne repose donc pas sur la fragilité de nos souhaits. Si c’est le cas, il ne s’agirait que d’espoirs, d’espoirs déçus qui engendreront souvent la déprime sociale ou personnelle. C’est pourquoi notre espérance doit être fondée sur le roc. Or le roc inébranlable c’est la certitude que nous sommes aimés de Dieu, là encore. L’espérance est une vertu dynamique car elle a un point d’appui inébranlable qui fonde son élan.Elle a un but certain: l’union à Dieu. Demain est toujours une chance pour ceux qui vivent dans l’espérance. Demain appartient à Dieu et Dieu est fidèle. Discerner son action, c’est cultiver un regard positif sur le monde. Ne hurlons pas avec les loups. Faisons entendre chaque jour de l’année la petite voix d’une espérance que rien ne peut briser. Car l’espérance n’est pas un rêve. Elle a un visage, celui de l’Enfant qui sait rassembler à la crèche tous les hommes dans un même amour. C’est lui notre paix définitive. Et rien ne pourra l’arracher de notre cœur. Nous en témoignerons chaque jour!

  Bonne et sainte année.

 

Père Michel Desplanches

Recteur